On est arrivés dans la ville de Tequila dimanche soir, mais il était trop tard pour commencer à la visiter. Donc, on est sortis de la ville et on a continué à rouler pour se chercher une place où dormir. On a roulé longtemps sur une route cahoteuse et on a finalement dormi dans une rue d’un petit village non loin de là. Malheureusement, le lendemain – 5 février – était un jour de fête pour les Mexicains, lié à la proclamation de la Constitution et ils ont veillé jusqu’à tard le soir, ce qui nous a empêché de dormir mais papa est sorti faire la fête avec eux. Nous, on croyait que ça finirait bientôt, alors on est restés, mais avoir su, on l’aurait accompagné. Pour les Mexicains, ce n’était même pas encore l’heure du souper (on a appris après que leur déjeuner est vers 10 h le matin, leur diner vers 16 h et leur souper vers 22 h, mais on ne sait pas si c’est aussi l’horaire des enfants la semaine).


Le lendemain, on est retournés dans Tequila pour visiter la ville. Durant toute la matinée, on s’est cherché une place où se stationner, mais vu notre longueur et les petites rues étroites du Mexique, ce n’était pas facile. On a trouvé une place avec les bus touristiques et on a diné là. Personne ne nous a demandé de nous déplacer, car il n’y a pas vraiment de règle stricte du genre au Mexique. Vers le début de l’après-midi, on a marché jusqu’au centre-ville. On cherchait un moyen d’aller visiter une usine où ils fabriquent de la tequila, le principal attrait touristique de cette ville. On a reçu plusieurs offres mais on a finalement négocié et pris rendez-vous avec un gars pour 15 h. On avait beaucoup de temps à perdre, 1 h 30 ou 2 h, donc on en profité pour se promener sur la place publique. Il y avait un spectacle impressionnant : des hommes en haut d’un mat qui se laissaient tomber vers l’arrière, pendus par les pieds, au son d’une flute jouée par l’un d’eux. Il y avait aussi des jeux gonflables où Nina a joué un peu et, pendant ce temps, nous on mourrait de chaud au soleil. Notre réserve d’eau s’épuisait alors on s’est acheté une boisson typique mexicaine, faite avec des agrumes et un genre de sel coloré, servie dans un verre en argile artisanal. Ça avait une allure bizarre, mais j’y ai quand même gouté. C’était… teeellement bon et rafraichissant!



On est ensuite allés à notre rendez-vous pour 15 h mais là, le gars nous a dit : il est 16 h. On ne comprenait pas, mais on a déduit que c’était sûrement le décalage horaire. Puisque le gars était vraiment gentil, il nous a laissés y aller pour le tour de 16 h. On est alors monté dans une grosse voiture en forme de baril et on est arrivés à l’usine de Tequila. Ils nous ont fait visiter, mais on ne comprenait pas vraiment ce que le guide disait puisqu’il parlait trop vite. Papa et maman ont quand même pu boire de la tequila, qui est faite avec des agaves (il en pousse beaucoup dans la région – d’ailleurs, ces paysages agricoles d’agaves sont enregistrés au Patrimoine de l’UNESCO). En revenant à l’autobus, on s’est acheté des chips avec de la lime dessus. On dirait que les Mexicains aiment beaucoup ça puisqu’ils en mettent partout!


À Guadalajara, on a pris un taxi pour atteindre le centre-ville. Pendant qu’on traversait la rue, j’ai remarqué que le bonhomme sur le feu de circulation courait au lieu de rester immobile comme à Montréal et, le plus étonnant encore, il accélérait quand il restait de moins en moins de temps pour traverser. C’est plus cool qu’à Montréal, en tout cas. Ensuite, on s’est promené dans une grande rue piétonne, où il y avait plein de petits commerces autant ambulants que stationnaires. On est alors entrés dans une espèce de marché immense. Il y avait 3 ou 4 étages. Il y avait des centaines de kiosques et une cinquantaine de restaurants. C’était comme un immense bazar mais très bien organisé; une section avec les chaussures, une autre avec les vêtements, une autre, les sacs, etc. C’était difficile d’y circuler et, en plus, les vendeurs nous hélaient pour qu’on achète leurs produits. On a fini par trouver la sortie et on s’est dirigés vers un musée connu qu’on voulait visiter.



En s’y rendant, on vu des gros sièges en métal de toutes sortes qui étaient devant le musée. Il y en avait un avec des grosses oreilles, un super grand qui avait l’air d’un martien, et plus encore. Le musée, l’hospice Cabanas, un ancien hospice qui recueillait les pauvres, est devenu aujourd’hui un musée d’art. C’est un très bel endroit, avec plusieurs cours intérieures, qui contiennent de petits arbres ou des fontaines. La particularité la plus remarquable de cet endroit, ce sont les peintures et fresques qui décorent l’église. Ce sont des peintures de José Clemente Orozco, qui jouent avec la notion de perspective. Elles ont en général des couleurs sombres et des sujets religieux ou historiques. Sur une première peinture murale, on a vu une perspective de 90: c’était un prêtre qui nous suivait du regard quand on se déplaçait, comme le fait la Joconde. Ensuite, on a vu une fresque au plafond avec cette fois-ci une perspective de 180: des têtes de chevaux qui bougeaient quand on se déplaçait de quelques mètres. Et finalement, le clou du spectacle, une fresque à 360o dans la coupole : quand on l’observait, en se déplaçant en cercle en-dessous, on voyait un homme en feu, allongé, se redresser complètement et nous apparaître à la verticale. C’est la seule perspective à 360dans le monde, et c’est ce qui vaut à l’endroit d’être inscrit à l’UNESCO .



En partant de Guadalajara, on s’est tout de suite dirigés vers Angahuan par une super belle route – même la plus belle que j’ai vue de tout le Mexique! Ce qu’on voulait voir près de cette ville, c’est un village qui a été complètement englouti par la lave d’un volcan qui est tout proche, le volcan Paricutín. On voyait même les fumerolles au loin sur les flancs du volcan. Seul le clocher de l’église dépasse encore. Dès qu’on est entrés dans Angahuan, des gens nous ont proposé des chevaux pour la randonnée. On en a pris deux : un pour Nina et un pour moi. Malgré que ça brassait beaucoup et que ça faisait mal au dos, j’ai adoré! Ça faisait longtemps que Nina et moi voulions faire du cheval et nous avons toutes deux apprécié cette expérience. On est arrivés à l’église et on a marché sur les grosses roches de lave solidifiée pour arriver au clocher. Ça faisait drôle de dire qu’avant, il y avait un village exactement là où on marchait à présent. On est revenus à Angahuan à cheval et je crois qu’on en a trop fait puisque, maintenant, Nina a mal aux jambes. C’était une belle journée sauf que les Mexicains faisaient encore une fête, donc une dame a parlé super fort au micro jusqu’à très tard le soir et elle a recommencé très tôt le matin et, en plus, il y avait des coups de fusil ou de canon pendant qu’elle parlait, donc ça nous pétait les oreilles.



Lou


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