SAN CRISTOBAL DE LAS CASAS


San Cristobal est une ville inscrite au Patrimoine de l’UNESCO pour son centre historique. Mat a préféré rester à l’autobus pour faire ses devoirs. On est donc partis tous les quatre, papa, maman, Nina et moi, visiter cette ville. On s’est promenés un peu et on est arrivés à une église située en hauteur au-dessus d’une centaine de marches. On les a toutes montées et, de là, on avait un point de vue magnifique sur la ville. Nina et moi, on a joué dans un parc et, ensuite, on est repartis faire notre promenade.



Cherchant des empanadas pour le soir, on est entrés dans une rue piétonne avec plein de petits restos et commerces mais, ce qui était le plus beau, c’était les parapluies de toutes les couleurs accrochés au-dessus de nos têtes. Par contre, pas d’empanadas. On a continué à chercher longtemps et, soudain, on a entendu des gens dire « empanadas », donc on les a suivis discrètement et ils nous ont conduits directement à un resto où on en vendait. On en a donc pris et on est allés à une petite pâtisserie pour s’acheter un dessert. Le tout, 15 empanadas, 3 beignets au chocolat et environ 20 meringues, ça nous a couté à peu près 7 $! C’est tellement pas cher au Mexique! Mais je pense que c’est surtout une erreur de… disons proportions. Notre repas et notre dessert au complet pour les cinq, ça nous a couté 7 $ et après, maman a voulu acheter un collier de pierres qui se nomment des « turquoises », ça lui aurait couté environ 150 $! C’est illogique, mais bon, espérons que c’était de vraies turquoises. Dans un marché, on ne sait jamais!


Lou




HOGAR INFANTIL


Après San Cristobal, on s’est dirigés vers le Hogar Infantil, une institution qui nous avait été décrite comme un orphelinat ayant aussi des places de camping. En fait, c’est plus un centre d’accueil pour des enfants et des jeunes qui n’ont pas forcément perdu leurs parents, mais dont la famille ne peut plus vraiment s’occuper d’eux, les faire vivre ou simplement les envoyer à l’école. Au Chiapas, l’école est censée être gratuite, mais des familles ne peuvent pas payer les fournitures scolaires (sac d’école, cahiers, etc.). Ils sont alors accueillis au Hogar et y vivent tout en allant à l’école de la ville proche.


Le Hogar est installé dans un beau grand terrain, avec des montagnes à l’horizon. À l’entrée, il y a quelques places pour les VR (avec eau et électricité) ou les tentes si on veut et au fond, les bâtiments : cafétéria, grande salle, salles de classes pour faire parfois les devoirs, bureaux de la direction, dortoir des filles, des garçons, maison du directeur, maison des invités, etc. Il y a aussi une petite basse-cour, des glissoires et balançoires, un terrain de soccer. Au centre de ce grand terrain, on trouve des tables de pique-nique sous un auvent (un coin agréable, avec toujours du vent) où on reçoit bien la connexion internet. C’est là que mes parents travaillaient durant la journée. Les enfants ne sont pas autorisés à venir voir les visiteurs à leur VR, pour ne pas les déranger, mais viennent nous parler aux tables quand ils le veulent, ou nous, on peut aller les voir au bâtiment central. C’est vraiment bien organisé.



Donc, dès qu’on est arrivés, Nina est tout de suite allée jouer avec les enfants. Même si elle ne comprend pas l’espagnol ou juste un petit peu, ça ne la dérangeait pas. Elle passait toute la journée avec eux, se faisait inviter pour diner, les aidait à laver leurs vêtements aux lavabos, jouait dans leur dortoir, bref on ne la voyait pas et il fallait toujours la chercher le soir pour la ramener à l’autobus. Elle voulait plutôt rester dormir avec eux. Mat et moi, on était beaucoup plus gênés que Nina, mais on s’est quand même fait quelques amis. Mat a joué au soccer avec les enfants. Ils étaient tous très forts, même les plus petits, car les Mexicains sont fans de soccer et y jouent tout le temps.



Quelques jours après notre arrivée, il y a eu une fête en l’honneur du « día de los niños », le jour des enfants, qui était célébrée ces jours-là. Des gens de l’université proche sont venus offrir un spectacle de danse et il y avait du gâteau, des bonbons, du jus, toutes sortes de choses qu’on a manquées parce qu’au même moment, il y a eu un incendie qui a commencé derrière la basse-cour et gagné les champs tout proche. Plus loin, il y avait des maisons. Faute d’avoir de gros camions de pompiers, il fallait faire la chaine avec des seaux d’eau. On a couru les aider pendant que Nina est les plus jeunes assistaient au spectacle. À un moment, il n’y a plus eu d’eau à la citerne où on s’approvisionnait. On était tout sales à cause de la cendre. Finalement, un camion-citerne est arrivé, quand même beaucoup plus petit que les camions de Montréal, mais au moins il est venu (30 minutes après que l’incendie ait démarré).



Deux jours plus tard, il y a eu une autre fête avec un jeu gonflable, un trampoline, des piñatas et des prix à gagner. Nina a dansé en compagnie de Yahir et a gagné le concours de danse avec lui. Quand elle a été invitée à frapper la piñata des petites filles, elle a réussi à faire tomber les bonbons. Matteo aussi, pour celle des grands. On s’est vraiment bien amusés!     


Lou


TLACOTALPAN



Après le Hogar Infantil, on a quitté l’autoroute pour une plus petite route pleine de trous et de dos d’âne. En plus, on était proche de plantations de cannes à sucre, et c’était le moment des récoltes alors il y avait plein de tracteurs qui tiraient des remorques de 10 ou 15 mètres remplies à ras-bord de tiges de cannes à sucre. Après cette interminable route, on est arrivé dans la ville de Tlacotalpan. C’est une petite ville dans la région de Veracruz au bord du fleuve Papaloapan. On s’y est promené malgré la grosse chaleur qui nous tombait dessus. La place centrale était vraiment belle avec les palmiers, le ciel sans nuage et l’église toute pâle. Quand on se déplaçait dans les rues, on se serait cru dans un faux quartier d’Universal Studio qu’on a visité, avec de larges rues, pas de poteaux électriques hors du sol et des maisons colorées.



Au marché central, j’ai été débalancé par la façon dont les bouchers laissaient de la viande suspendue sans protection autour d’elle et surtout dans une température de près de 40oC. Sinon, c’était bien.


Matteo


XALAPA


Après Veracruz, où on ne s’est pas attardés, on est allés à Xalapa pour faire la visite du musée d’anthropologie. Pour être franc, je n’ai pas beaucoup aimé, car il y avait beaucoup trop d’objets en pierre (oui, c’est très précieux et rare mais moi, je trouve que les objets fabriqués sont moins intéressants que le mode de vie des anciens peuples ou que leurs habitations). Mais quand même, il y avait certaines choses, comme des grosses têtes sculptées à même la roche, plus hautes que moi et 4 fois plus larges, qui étaient fascinantes. Les critères esthétiques qui distinguaient un chef étaient vraiment particuliers : tête aplatie, nez large, lèvres charnues, yeux déformés par le strabisme. Je ne sais pas si c’était lié au fait que les Olmèques déformaient dès la naissance le crâne des membres des familles importantes. Les bébés étaient attachés très longtemps sur des canevas qui aidaient à déformés leur tête. On a vu des crânes qui avaient vraiment l’air extraterrestres.


Le musée comportait aussi des têtes de pierre pour marquer des points au jeu de pelote, des pierres servant d’anciens tampons, différentes sculptures, dont un joueur de pelote représenté assis avec tout son équipement.


Matteo



EL TAJIN


On est encore allés voir des pyramides. El Tajin n’avait rien de si particulier, sinon les « caracoles », un motif en forme de spirale qui représente un coquillage ou un escargot. On le retrouve sur la plupart des pyramides. C’est vraiment la marque distinctive de El Tajin. Il y avait même un gros mur en forme de « caracole » qui entourait des jeux de pelote.



Le site est aussi réputé pour la pyramides des Niches : de tous les côtés, elle est décorée de niches comme on en voit nulle part ailleurs, et dont on ne sait pas exactement ce qu’elles contenaient. Ce qui était moins intéressant, c’est qu’on ne pouvait monter sur aucun monument et qu’il y avait très peu de panneaux explicatifs.


Lou




TAMUL


En s’en allant vers la rivière Tamul, on a remarqué que la végétation était vraiment différente de la flore souvent désertique du Mexique. C’était un mélange de forêt tropicale et de forêt mixte, comme celle qu’on trouve au Québec. On voyait aussi des mangues et des litchis pousser aux arbres : c’était la première fois que je voyais des arbres à litchis. On s’est arrêté sur le bord de la route pour en acheter deux sacs pleins.


On voulait aller en canot sur la rivière Tamul. On a décidé de faire l’activité le matin, pour qu’il n’y ait pas beaucoup de personnes. On s’est assis dans un grand canot qui pouvait accueillir une dizaine de personnes. La rivière où on ramait était littéralement bleu turquoise, c’était vraiment impressionnant. Je pense que c’est le même processus qui rend les eaux colorées que pour Rio Celeste (Costa Rica). En tout cas, c’est un phénomène extraordinaire dont le résultat mérite d’être préservé.



Notre escapade en canot a duré près de 2h30, mais on aurait dit que ça durait quelques heures de plus, car on a ramé longtemps entre les hautes montagnes qui nous entouraient, observé et pris en photo une grande cascade, puis on a traversé deux rapides (à l’allée, on avait marché sur la berge car le courant était face à nous). La première fois qu’on a franchi les rapides en canot, je n’ai pas sauté à l’eau car ça avançait trop vite, mais la deuxième fois, j’ai sauté et je ne l’ai pas regretté; l’eau était froide mais la sensation de nager dans le courant était vraiment agréable.


Ensuite, on s’est arrêté dans un endroit où on pouvait se baigner dans une grotte, alors là c’était vraiment spécial, car celle-ci était vraiment immense et je n’avais pas envie que les stalactites du plafond se détachent et nous empalent. Cette activité m’a vraiment plu et je la classerais dans les meilleures du voyage.


Matteo


 



LAS POZAS


Perso, j’ai adoré Las Pozas! C’est un jardin de sculptures créé dans la jungle près de Xilitla, dans l’état de San Luis Potosí, par un anglais du nom de Edward James. Très riche, mécène de Magritte et de plusieurs surréalistes, il est allé en Amérique dans le but de créer un Jardin d’Éden. Au début, dans les années 50, il a créé à Las Pozas un jardin comportant des milliers d’orchidées. 1962, un gel inusité détruit durant l’été toutes ses fleurs : à partir de là, il a voulu créer un jardin de rêves que la nature ne pourrait pas détruire.

Il a donc décidé de faire construire des maisons aux formes bizarres, des maisons inhabitables qui ne contiennent pas tous les murs, ont des escaliers menant nulle part et paraissent venir du Pays des merveilles. Elles sont très cool à visiter. Il y avait toutes sortes de passages, de tunnels et de bifurcations dans la jungle, qui ressemblaient à un labyrinthe géant.



Les constructions sont dispersées sur un grand terrain, on en voit parfois qui dépassent des arbres, mais sans qu’on sache comme les rejoindre. Il y avait même une maison traversée par une cascade, comme si la nature aurait démoli des murs au fil du temps, sauf qu’elle a bel et bien été construite ainsi, comme des ruines. Il parait que Dalí, visitant Las Pozas, a dit à Edward James : de nos jours, plein de gens agissent en fous pour se faire passer pour des surréalistes; toi, tu es vraiment fou, mais tu essaies juste honnêtement de faire prendre vie à tes rêves.



À la fin de la visite, Nina s’est baignée dans un bassin au pied de la cascade.   


Lou


SAN MIGUEL DE ALLENDE


San Miguel est une ville très sympathique que j’ai beaucoup aimée. Tout d’abord, on s’est garés dans un grand parking. On s’est rendus à un point de vue en montant par de petits escaliers entre les maisons. C’était très joli et il y avait plusieurs fontaines, ici et là, datant de l’époque où les gens venant se ravitailler en eau dans leur quartier. De là, on voyait très bien la ville. On est redescendus pour se promener dans un marché artisanal. Il y avait plein de sacs colorés et toutes sortes de choses. C’est une ville très agréable, mais quand même assez transformée puisque plusieurs américains sont venus s’installer ici. On voit moins de familles mexicaines se promener dans les rues.



Lou


SANCTURE JESUS


À Sancture Jesus, on peut observer une curieuse église archi décorée, toujours sur la piste des monuments de l’UNESCO. Elle est tout blanche au dehors, mais beaucoup plus chargée à l’intérieur. Depuis la porte de bois sculptée jusqu’à la nef, en passant par l’entrée, on voit des scènes bibliques partout au plafond et parfois sur les murs. Dans une chapelle latérale, on peut même observer, en hauteur, des statuts représentant certaines scènes de la crucifixion et de la mise au tombeau. Des rochers, des entrées, des gardes romains sont représentés grandeur nature. De quoi rendre plus concrète, à l’époque, la foi des Mexicains dans tous ces épisodes qu’on leur enseignait.  




GUANAJUATO



On a passé la Fête des mères dans la ville de Guanajuato. Pour aller au centre-ville, on a pris le taxi et, en roulant, on est passé par des tunnels creusés dans la montagne. Le chauffeur nous a dit que toute la ville était reliée par des tunnels. Le taxi nous a menés jusqu’en haut de la colline en face de la ville et le spectacle de celle-ci, toute colorée, était extraordinaire. Puis, on est allé voir le marché pour acheter des souvenirs, car il n’y avait pas d’autres marchés avant la frontière.


Matteo

 


ZACATECAS


Un court arrêt à Zacatecas : à nouveau des petites rues, des escaliers, une église ornée de nombreuses sculptures, cette fois avec un grand aqueduc. Ville sympathique, mais qui vaut beaucoup moins le détour que Guanajuato ou San Miguel de Allende.



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